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Pour la réouverture des lieux culturels

11 Décembre 2020

L’Association Française des Cinémas Art et Essai (AFCAE) est aujourd’hui dans l’incompréhension et la consternation après l’intervention du 10 décembre du Premier Ministre, qui a annoncé le maintien de la fermeture des lieux culturels, dont les cinémas, à compter du 15 décembre, pour une période indéterminée. Un nouveau rendez-vous a été fixé par le Gouvernement au 7 janvier pour réexaminer la situation.

L’association constate que le secteur du cinéma, depuis le début de cette crise sanitaire, a fait preuve d’une collaboration permanente et constructive avec les pouvoirs publics, en acceptant - quoi qu’il en ait coûté - l’ensemble des mesures sanitaires qui ont été prises depuis le mois de mars, et en travaillant avec les autorités pour proposer au public, dans les salles de cinéma, un protocole sanitaire efficace et exigeant, dont l’exemplarité a été reconnue par le Gouvernement, et hier encore par le Premier Ministre.

La priorité pour notre pays est, bien entendu, de réussir à maîtriser cette épidémie. Pour autant, l’AFCAE ne comprend pas l’inégalité de traitement que subit la culture. Pourquoi la reprise de nos activités est-elle conditionnée au nombre de cas positifs révélés chaque jour, quand celle de la très grande majorité des commerces et des secteurs économiques, qu’ils soient « essentiels » ou non, n’est pas soumise à ce même principe ? Pourquoi, pour endiguer l’épidémie, ne sont pas considérées ailleurs, et notamment dans les transports, des mesures sanitaires plus strictes, quand on nous dit que la fermeture de nos lieux est exclusivement justifiée par une volonté de limiter les flux de personnes ? Si telle est bien la raison, on ne peut alors que s’étonner du maintien de la fermeture de nos établissements, pourtant habilités et habitués à recevoir du public, quand restent ouverts des commerces et grandes surfaces qui génèrent des flux bien plus importants, qui seront encore décuplés à partir du 15 décembre, avec la fin du confinement et le retour à une liberté de circulation jusqu’à 20 heures.

À cette incompréhension s’ajoute le regret qu’aucune concertation n’ait été engagée ces derniers jours par le Gouvernement pour envisager les solutions qui auraient permis de proposer à nos concitoyennes et concitoyens des sorties culturelles dans des conditions sanitaires satisfaisantes. Et au regret, s’ajoute encore la colère que cette annonce d’une fermeture prolongée des établissements culturels soit aussi tardive, sans considération pour le travail et les investissements - parfois conséquents - qui ont été engagés en vue d’une réouverture le 15 décembre. Nous pensons, pour le cinéma, aux frais engagés par la filière, et d’abord par les distributeurs de films, pour la promotion et la sortie - ou ressortie - des films dans les salles de cinéma sur cette fin d’année.

La culture est aujourd’hui sacrifiée. Interdire une sortie au cinéma pendant les fêtes de fin d’année est un désastre économique pour les salles et, par ricochets, pour l’ensemble de la filière. Elle est aussi un désastre sur le plan symbolique, tant la sortie culturelle de fin d’année relève de la tradition pour la plupart des Françaises et des Français. Elle contribue à renforcer la position de plateformes de streaming, qui visent à l’uniformisation de la culture et à l’intensification de pratiques solitaires, renforçant le chacun chez soi, le chacun pour soi. La sortie au cinéma - comme la sortie au théâtre ou au musée - relève quant à elle d’une pratique collective et sociale, contribuant au bien-vivre ensemble, et à briser l’isolement de nombre de nos concitoyennes et concitoyens. De ce point de vue, la sortie au cinéma demeure, plus que jamais, essentielle.

C’est pourquoi l’AFCAE demande instamment au Gouvernement une réouverture concertée dans un délai rapide des établissements culturels dans le strict respect de conditions sanitaires assurant la sécurité de toutes et de tous.
 
Le 11 décembre 2020

L’Association Française des Cinémas Art et Essai

Edito

La partition

Le Congrès de la FNCF à Deauville au mois de septembre a été l’occasion de faire le point sur la tonalité du secteur, composant les enjeux de l’année à venir. En fonction des trois branches de l’exploitation (petite, moyenne, et grande), il semble

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