DANIEL
Synopsis
Rochelle et Paul ont été accusés d’espionnage au profit de l’URSS et exécutés trois ans plus tard, laissant orphelins leurs enfants Daniel et Susan. Susan deviendra militante politique mais Daniel cherchera à oublier les atrocités que ses parents ont subi. A la mort brutale de sa sœur, Daniel devra se replonger dans l’histoire familiale…
LE MOT DES EXPLOITANT·E·S
Daniel est le film oublié d’un réalisateur inoubliable ; la pièce manquante reliant bien des thématiques abordées dans la filmo du new-yorkais, mais qui se déploie ici dans une forme singulière. Nous passons ainsi régulièrement de la grande Histoire (ici l’exécution des époux Rosenberg, jugée comme une injustice notoire de l’histoire) à la vie personnelle de leurs enfants, quelques années plus tard, dans un balancement continue entre les deux époques. Daniel possède ainsi sa propre temporalité tout en allant dans les recoins de ce qui reste une enquête familiale. Tout en justesse et sincérité (mais admettons d’emblée que Lumet est le cinéaste de la sincérité), il décortique le poids de cette injustice sur la génération des activistes des années 70/80, et de manière plus intime sur une frère et une sœur. Le film est ample, généreux et reste le préféré de son auteur qui en parle comme d’un enfant malade, tant l’échec du film aura été injuste et mal vécue. Voir Daniel – et c’est là que la démarche de son distributeur est splendide – c’est donner un (presque premier) regard à un film important qui fait le lien avec son autre chef-d’œuvre, À bout de course, qui lui parlera de la transmission avec la génération d’après. Programmer Daniel + À bout de course, c’est ainsi s’offrir une bonne paire de Lumet !
Stéphane Libs, Cinémas Star, Strasbourg
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