AFTERSUN
synopsis
Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ?
Le mot des exploitant·e·s
Nous vivons tous des moments d'une incroyable banalité qui pour autant impriment notre mémoire pour dessiner les contours de la nostalgie d'un être cher.
Avec son film, Charlotte Wells réussit l'exploit de nous offrir un florilège de ces instants de la vie d'une enfant, Sophie, et de son père, Calum, lors d'une semaine de vacances en Turquie.
Munis d'une mini-caméra, ils immortalisent chacun leur tour les souvenirs de l'un et de l'autre, leurs réalités aussi.
L'une des nombreuses réussites de ce film est de ne pas avoir donné à la réalité filmée par la caméra, le pouvoir absolu du souvenir. Charlotte Wells est parvenue à saisir et restituer l'émotion de chaque instant, qui seule peut en donner la subjectivité et l'ampleur.
Devenue mère à son tour, Sophie est assaillie de flashs kaléidoscopiques auxquels elle confronte ce qu'elle n'avait pas perçu alors et que la caméra lui restitue, les souffrances de son père. Frankie Corio, actrice britannique en devenir, et Paul Mescal, révélation de la série Normal people, incarnent avec subtilité et générosité les rôles de l'enfant et du père. Un premier film qui interroge la mémoire mais aussi le Cinéma et sans aucun doute la naissance d'une grande réalisatrice. On ne peut que se réjouir qu'un distributeur français, Condor, ait épargné à ce film une sortie VOD auquel il était destiné !
Patrick Ortéga, Cinéma Le Club, Grenoble
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