LOS REYES DEL MUNDO
Synopsis
Le jeune Rá vit avec ses amis Culebro, Sere, Winny et Nano dans les rues de Medellin. Leur espoir renaît lorsque le gouvernement promet à Rá le droit d’acquérir un terrain duquel sa famille avait été chassée, comme des milliers d’autres Colombiens, par les paramilitaires. La bande de copains se met donc sur la route périlleuse qui mène dans l’arrière-pays. Un voyage palpitant entre aventure et délire commence.
Concha d'or au Festival International du film de San Sebastian
Abrazo du meilleur film au Festival de Biarritz Amérique Latine
Le mot des exploitant·e·s
C’est à la découverte d’une cinéaste à suivre voire même d’une future grande cinéaste qu’on assiste certainement, avec Los reyes del mundo. Immense merci à la réalisatrice colombienne Laura Mora de nous offrir ce petit film qui a tout d’un grand ! Dans ce road-trip aussi sombre que bourré d’énergie contagieuse, on suit l’odyssée de 5 garçons plein d’avenir dans une Colombie aussi belle que terrifiante. Rá, Culebro, Sere, Winny et Nano sont les fameux « rois » du titre, une famille de cœur, qui, faute de mieux, s’est constituée d’elle-même pour survivre aux rues agitées de Medellín. Comme les Goonies, nos cinq héros quittent bientôt la métropole sur leurs vélos et s’enfoncent dans l'épaisse, sublime, mystérieuse et surtout dangereuse forêt colombienne à la recherche d’un terrain dont vient d’hériter l’un d’eux de sa grand-mère grâce au programme national de restitution des terres. En route pour l’aventure et voilà la cinéaste qui nous plonge au cœur des ténèbres et dépeint un monde halluciné et hallucinant… Utopie, conte merveilleux, drame social, film fantastique, Los reyes del mundo joue la confusion des genres et se joue de leurs codes avec au premier plan la notion de road-trip où le mot trip est à prendre au sens psychédélique du terme tant l’onirisme côtoie ici en permanence l’exigence de réalisme social. Après une plongée chaotique dans un quart-monde urbain colombien proche de l’enfer qui n’est pas sans rappeler celui d’Amours Chiennes d’Alejandro Gonzalès Iñarritu, on s’engouffre petit à petit dans la jungle à la recherche de terres aussi inquiétantes et dérangées que celle du colonel Kurtz de Coppola. Scénario exalté, mise en scène sobre et ingénieuse, photographie superbe de David Gallego à qui l’on doit entre autres celle de L'Étreinte du serpent ou Les Oiseaux de passage, comédiens aussi beaux qu’habités, oui définitivement ce petit film a tout d’un grand !
Sylvain Pichon – Le Méliès, Saint Etienne
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