ADIEU MA CONCUBINE
SYNOPSIS
Pékin, 1924. Douzi entre à l’académie de maître Guan pour apprendre l’art de l’opéra chinois. Très vite, il se lie d’amitié avec le jeune Shitou. Devenus adolescents, les deux garçons obtiennent les rôles principaux de l’opéra « Adieu ma concubine », ceux du roi Chu et de sa maîtresse Yu. Ce grand classique de la culture chinoise les mènera vers la gloire. Dix ans plus tard, désormais connus sous les noms de Dieyi et Xiaolou, les inséparables Douzi et Shitou jouent inlassablement ce même opéra. Mais un chamboulement va bientôt advenir. Amoureux de son partenaire depuis toujours, Douzi apprend les fiançailles de Shitou avec Juxian, une ancienne prostituée…
Le mot des exploitant·es
Adieu ma concubine est un opéra traditionnel chinois, un livre puis la première Palme d’or chinoise en 1993. En 1994, il est nominé pour l’Oscar, le César et le Golden Globe dans la catégorie meilleur film étranger. Douzi (Leslie Cheung) et Xiaolou (Zhang Fengyi) sont liés depuis leur entrée, très jeunes garçons, dans la célèbre et radicale école de l’Opéra de Pékin. Ils deviennent des stars en incarnant, des années durant, le roi Xian Yu et sa fidèle concubine Yu qui se suicidera plutôt que de trahir son amour. Mais le chaos politico-culturel du pays, les costumes et le maquillage bouleversent toutes les certitudes de l’amour et du genre, de la vie et du jeu. Le mouvement perpétuel des pouvoirs fait de la chorégraphie inscrite à coup de bâton dans leurs corps leur seul repère. Cette fresque historique somptueuse nous entraîne dans les coulisses du théâtre traditionnel chinois et témoigne de la perte d’identité d’un peuple opprimé. Chen Kaige pose la question de l’intégrité et de l’intégrisme en réalisant un film flamboyant, d’une grande modernité. Il réalise une critique amère de son pays (le film y sera censuré) dans laquelle il aborde des thèmes tels que la violence sociale ou l’homosexualité. Ses personnages complexes sont magnifiquement interprétés, en particulier celui de Juxian, un rôle féminin fort habité par Gong Li. La lumière et la grâce, s’impriment sur la pellicule comme sur notre esprit dans un coup d’épée puissant et indélébile.
Mariana Giani - Cinéma-Théâtre, Tonnerre
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