SABOTAGE
SYNOPSIS
Face à l’urgence écologique, un groupe de jeunes activistes se fixe une mission périlleuse : saboter un pipeline qui achemine du pétrole dans tous les Etats-Unis. Car parfois, le seul moyen d’être entendu est de passer à l’action.
Le mot des exploitant·es
Sabotage ou comment en vient-on à vouloir, et, faire exploser un pipeline.
Le film s’ouvre sur un chassé-croisé de personnages et de préparatifs. C’est une course contre la montre. Intense, nerveuse, elle nous embarque et nous galvanise au rythme d’une musique électronique palpitante. Ils ne se connaissent pas, n’ont qu’un but en commun : faire exploser un pipeline. Mais au moment de passer à l’action, la précipitation de certains percute le doute ou le sentiment de culpabilité d’autres. On est saisi, la tension monte encore.
Porté par la conviction que chacun doit prendre sa part de responsabilité et que l’émotion incite à l'action, le réalisateur nous présente chacun des activistes et leurs motivations. À la manière d’un film de braquage des flashbacks finement insérés évoquent : expropriation, leucémie, canicule, violation des droits culturels … et autres externalités négatives voire mortelles de la société thermo-industrielle dans laquelle ces jeunes vivent et contre laquelle ils se défendent en menant cette action. L’empathie devient un ressort fort du film.
Dans ce thriller énergique et captivant, si étonnante soit la facilité avec laquelle un tel sabotage est possible, l’intrigue ne tient pas qu’à cette finalité. Dans un même temps, les différents niveaux d’informations à considérer invitent le spectateur à se faire un avis - comme se fraye un chemin - sur le bien fondé de leur démarche.
Sabotage n’est ni un film incendiaire, ni une rampe de lancement pour aspirants saboteurs. Il affirme néanmoins avec aplomb que l’action directe est un fait et par un retournement final, malin et audacieux, renvoie la question de la responsabilité des individus à celle du fait politique.
D’un point de vue artistique, le 16 mm granuleux accroche la lumière du Texas autant que l’oeil du spectateur. Il stylise de façon rafraîchissante le film, de même que la musique électronique est entêtante. Un film comme il y en a assez peu sur les écrans et qui devrait attirer adolescents et jeunes adultes.
Fabienne Fourneret - ACAP, pôle régional image, Amiens
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