HESTER STREET
Synopsis
Hester Street, New-York, 1896. Jake, juif immigré, a quitté la Russie il y a trois ans, laissant derrière lui sa femme Gitl et leur petit garçon. Travaillant dans un atelier de couture et fréquentant la belle Mamie, il fait tout pour s’intégrer. Installé, il peut désormais faire venir femme et enfant. Mais Gitl, attachée aux traditions orthodoxes, est déroutée par cette nouvelle vie...
le mot des exploitant·es
La réédition de Hester Street par Splendor Films met en lumière l’œuvre de Joan Micklin Silver, figure oubliée du cinéma américain, et dont le premier film (sélectionné en 1975 à la Semaine de la Critique) apparait aujourd’hui comme une éclatante révélation. Comme Ida Lupino en son temps, elle affrontera la misogynie des studios — mais aussi l’antisémitisme — et choisira très tôt la voie du cinéma indépendant dont elle deviendra une pionnière. En noir et blanc, et avec une économie de moyens qui n’altère en rien sa force évocatrice (on songe à Kelly Reichardt), Micklin Silver dépeint dans Hester Street les conditions de vie des immigrés juifs de Manhattan, la promiscuité, et tire de son récit un propos universel sur le déracinement, le renoncement aux traditions, l’intégration… au fond, tout ce qui fonde l’Histoire multiculturelle des États-Unis. Mêlant la grâce et l’humour à l’apprêté de sa réalité sociale, Hester Street est enfin et surtout le portrait d’une femme qui suit Gitl (déchirante Carol Kane, nommée aux Oscars pour ce rôle) dans sa douloureuse transformation de jeune femme du Vieux Pays vers l’acceptation de sa nouvelle vie.
Pierre Magne - LUX Scène nationale de Valence
Bande-Annonce AFCAE
Retour à la liste des films soutenus