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Synopsis

Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d'infraction de dialoguer entre eux dans des dispositifs sécurisés. Nassim (Dali Bensalah), auteur de homejacking, comme Chloé (Adèle Exarchopoulos), victime de viols incestueux, s'engagent l'un et l'autre dans une mesure de Justice Restaurative. Autour d'eux : d'autres victimes, d'autres auteurs et des encadrants composés de professionnels et de bénévoles. Sur leur parcours, il y a de la colère et de l'espoir, des silences et des mots, des alliances et des déchirements, des prises de conscience et de la confiance retrouvée... Et au bout du film, des réparations intimes individuelles, enfantées par la rencontre de ces individualités.

LE MOT DES EXPLOITANT·E·S

Pour son 3^e long métrage, la réalisatrice de Pupille met en lumière un sujet encore méconnu en France : la justice restaurative. Complémentaire de la justice pénale, cette démarche répandue en Belgique et au Québec notamment vise à faire se rencontrer victimes et auteurs d’infractions au terme d’un processus de préparation indispensable et fragile. Ce dispositif amène chacun à cheminer sur ses actes et son vécu, entre responsabilisation et réparation, dans un but d’apaisement et de prévention de la récidive. Un sujet innovant qu’on sent issu d’une enquête nourrie. La séance de travail des accompagnants sur laquelle s’ouvre le film donne le ton : il est question d’écoute, de mise en confiance et de juste distance. C’est une invitation pour le spectateur à observer et être attentif à ce qui se joue pour chacun et pour tous. Ce film choral porté par des acteurs pour la plupart bien connus du grand public donne chair et vie à une mosaïque d’histoires et entremêle habilement deux trames : celle d’une jeune femme victime d’inceste dans ses rendez-vous avec la professionnelle qui l’accompagne et les séances d’un collectif de victimes et détenus au sein d’un centre pénitentiaire. Filmer la parole et la naissance d’un rapprochement s’avère passionnant et les acteurs, visiblement habités par les récits qu’ils endossent, livrent une prestation unanimement vibrante. On partage un bout de cette aventure humaine intense et lumineuse et on sort de la séance grandi.

Stéphanie Debaye – Le Trianon, Sceaux