RÉTROSPECTIVE VOLKER SCHLÖNDORFF
Les Désarrois de l’élève Törless
Allemagne - 1966 - 87 min - Drame
Au début du XXe siècle, en Autriche, le jeune Toerless intègre un internat. Durant une nuit, un vol a lieu. Deux élèves, Reiting et Beineberg, démasquent le coupable et menancent de le dénoncer s’il ne satisfait pas leurs désirs. Le pauvre Basini va ainsi subir toutes sortes de critiques et sévices, sous l’oeil de Toerless, observateur passif mais troublé.
Le Tambour – Director’s cut
Allemagne - 1979 - 162 min - Comédie dramatique - Couleur - 1,85
Un film tiré du « Tambour » de Günter Grass se devait d’être une fresque, l’histoire mondiale vue et vécue par son héros Oscar. Né à Dantzig en 1924, cet enfant miraculeusement précoce accueille avec un scepticisme lucide les commentaires de son entourage. A l’âge de trois ans, Oscar met brutalement fin à sa croissance physique en chutant délibérément dans un escalier. Avec son petit tambour qui ne le quitte jamais, Oscar rythme les événements qui déchirèrent l’Allemagne et le monde.
Le Coup de grâce
Allemagne - 1976 - 97 min - Drame - Noir et Blanc - 1,66
Le destin de trois personnages pris dans la tourmente des combats qui opposèrent Russes blancs et bolcheviques à la fin de la première guerre mondiale dans les pays baltes.
Le Faussaire
Allemagne - 1981 - 110 min - Drame - Couleur - 1,66
Un reporter allemand, en mission a Beyrouth, découvre la confusion de la guerre du Liban et refuse a son retour en Europe de remettre quelque article que ce soit a son rédacteur en chef.
LE MOT DES EXPLOITANT·E·S
Il y a tout d’abord le plaisir de voir naître un cinéaste avec des thématiques engagées, un regard rétrospectif et dévastateur sur l’histoire de son pays dans un style sec et des propos directs. Quatre films de la période allemande, la meilleure de son auteur, qui se répondent et montent crescendo jusqu’à ce point d’orgue qu’est Le Tambour, consécration ultime puisque détenteur de la Palme d’Or 79 à égalité avec Apocalypse Now…excusez du peu. Avant ce chef-d’œuvre proposé en version director’s cut, un premier film (Les Désarrois de l’élève Törless) bluffant par sa maîtrise, sa force et traitant de l’esprit dominateur et nauséabond qui commençait inonder l’Autriche d’avant-guerre. Le Faussaire se concentre sur le travail journalistique dans le Beyrouth en guerre, sur fond d’une histoire d’amour révolue. Criant de vérité (puisque filmé sur place au milieu des ruines), d’un désarrois palpable, le couple Bruno Ganz / Hannah Schygulla reste malgré tout magnétique et constitue le cœur de cette histoire de désagrègement. Enfin, il nous faudra porter Le coup de grâce, film à la fois film intimiste et film de guerre où Volker Schlöndorff atteint la perfection de son cinéma, à renfort de cadrages sublimes et un noir et blanc somptueux. Une programmation à la fois cohérente et pêchue.
Stéphane Libs, Cinémas Star, Strasbourg
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