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LE CINEMA EST UN ART VIVANT

 

La 16e édition de nos Rencontres Nationales Patrimoine Répertoire se déroule cette année, en région Ile-de-France, au cinéma LE VINCENNES qui porte fièrement le nom de sa ville qui, faut-il le rappeler, fut un temps la capitale mondiale du cinéma. Ici, au début du XXe siècle, Charles Pathé et son frère Emile, deux grands capitaines d’industrie, créèrent de magnifiques studios qui allaient permettre d’intensifier la production des films, faisant du cinéma un divertissement de masse capable de toucher et d’émerveiller le plus grand nombre. Ils offrirent également la possibilité de s’exprimer à de grands créateurs tels Ferdinand Zecca, Max Linder ou Segundo de Chomón. Ces deux hommes étaient déjà porteurs de la dichotomie du cinéma, celle d’être à la fois un art et une industrie.

La diffusion aujourd’hui du patrimoine cinématographique dans les salles reste un enjeu majeur pour l’AFCAE. Face à la multiplication des supports, il paraît essentiel, même si cela n'est pas toujours facile, que la salle reste le lieu de diffusion privilégié des œuvres classiques. Il faut montrer à nos spectateurs que le cinéma d'aujourd'hui se nourrit du cinéma d'hier en utilisant pour le séduire tous les moyens de communication qui sont en notre possession. Il faut être résolument didactiques dans nos initiatives car nous avons plus que jamais à jouer un rôle de passeur qui suscite du désir chez nos spectateurs, y compris chez les plus jeunes. C'est cette mission de diffusion et de transmission qui guide le travail du groupe que j'anime, avec la complicité de Régis Faure, au sein de l'AFCAE.

Ces derniers mois, soucieux de poursuivre le travail accompli en 15 ans, mais aussi de répondre aux mutations du marché, le groupe Patrimoine Répertoire a engagé une réflexion afin de simplifier son mode de soutien, tout en intensifiant et diversifiant la forme de ses aides. Nous souhaitons plus encore qu’auparavant expliciter et éditorialiser nos intentions. Ainsi 4 catégories de labels viendront guider l’exploitant et le spectateur dans sa perception de nos choix : classique, culte, perle rare et cycle. Il convient, par ailleurs, d’offrir à ceux-ci toute une palette d’outils qui s’appuieront sur des formules classiques, qui ont fait leur preuve, et sur la chance qu’offrent aujourd’hui les nouveaux médias, notamment en matière de médiation et d’éducation. Nous souhaitons également parvenir à instaurer une relation plus active entre les adhérents et les coordinateurs régionaux pour améliorer le travail de diffusion, en réseau, sur les territoires, des films de patrimoine.

Nous ne perdons pas de vue le rôle de l’humain dans cette transmission. Lors des Rencontres, nous avons souhaité présenter, avec la complicité de l’écrivain et historien Noël Herpe, un modèle d’intervention associant conférence et projection autour de l’œuvre du cinéaste, Henri-Georges Clouzot, qui pourra être ensuite exporté dans les cinémas grâce à la mise en place par l’AFCAE, en partenariat avec l’ADRC, de tournées d’intervenants autour de films et de thématiques. Cette formule de ciné-conférence participera à la compréhension des œuvres et la transmission de la cinéphilie. Il faut montrer de la passion, de l’enthousiasme, de l’envie et la relation humaine demeure encore le meilleur moyen de le faire.

Les Rencontres Nationales Patrimoine Répertoire sont aussi un moment important car elles offrent l’occasion de découvrir des films et de partager ceux-ci avec les autres acteurs de la filière. En effet, l’action de l’AFCAE n’est pas isolée, loin de là. Elle bénéficie d’un soutien ferme du CNC, elle se poursuit aussi en partenariat avec de nombreux acteurs qui jouent un rôle essentiel dans cette mission d’intérêt général : les distributeurs, l’ADRC, l’Agence du Court Métrage, les événements auprès desquels nous nous sommes fortement engagés, notamment le Festival Lumière à Lyon, ou le Festival Toute la mémoire du monde proposé par la Cinémathèque Française.

Enfin, je remercie celui qui a accepté de parrainer les 16e Rencontres, le cinéaste Arnaud Desplechin. Il est la preuve que le cinéma est un art vivant qui sait donner le meilleur de lui-même lorsqu’il dialogue intelligemment avec son passé, en évitant tous les écueils d’une nostalgie cinéphile. Comme lui, nous aimons à la fois Coppola et Truffaut, Scorsese et Bergman, De Palma et Mizoguchi, pour n’en citer que quelques-uns. C’est cette vision du cinéma que nous souhaitons partager.  

 

Eric Miot
Responsable du groupe Patrimoine / Répertoire

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